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Son univers, habité de personnages énigmatiques tendres et solitaires, est autant celui de l’illustration que de la pâte de verre. De cette alliance entre deux techniques que tout oppose, légèreté d’un côté, technique lourde de l’autre, Muriel Chéné tire habilement parti.
Depuis l’enfance, Muriel Chéné dessine. Des enfilades de croquis de gens pris sur le vif, saisis au vol et précis. Née d’une famille peu versée dans les choses de l’art, elle intégre l’école des Beaux-arts d’Angers grâce à un « book » plein de dessins, imaginant que l’art était « le moyen de répondre aux questions sur l’existence, le temps, le rapport aux autres », la vie en somme. Suivent cinq ans au cours desquels elle travaille la sculpture de grande dimension, des personnages grandeur nature mis en situation dans des lieux dégageant une atmosphère particulière.
Ces travaux portent sur des thèmes aussi profonds que l’identité, l’attente, le double, le temps qui passe. Elle y croise aussi des matériaux comme le verre à vitre, la pâte à modeler, les sables colorés, l’ocre. Elle entend parler du Cerfav de Vannes-le-Châtel, et s’en rapproche, piquée par la curiosité pour ce lieu qui laisse présager l’exercice d’ « un geste direct dans la matière ».
L’artiste y découvre la pâte de verre ; elle développe des thématiques où s’expriment avec finesse les tribulations de l’homme dans un espace restreint mais qu’il agrandi par le rêve. Ménageant l’équilibre entre l’essentiel et la précision du détail, elle met en scène en utilisant la lumière et les ressources du verre, sa translucidité et ses colorations variables dans l’épaisseur, des personnages de petite taille, habitant leur solitude avec un peu de désenchantement, prolongé souvent de leur ombre ou de leur reflet. Ses pièces ont intégré, sans doute à son insu car la tendresse y est souvent présente, la leçon du théâtre de Beckett, la dérision, le hasard d’être là, le minimalisme et une certaine austérité. (…)
Carole Andréani
2012